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Projet : Interdépendances au 21e siècle (2020)

Qu’est-ce qui a motivé ce projet ?

Dans notre monde, qui se caractérise de plus en plus par des conflits armés et guerriers, une redistribution injuste des ressources, la faim, les catastrophes climatiques et les crises de réfugiés, la culture, l’art, la littérature et la science ont (plus que jamais) un rôle à jouer pour relier la société et les peuples. Leur tâche est d’inscrire dans le social une idée humaine de l’humanité. L’association Initiative AFRIEUROTEXT est fermement convaincue que la culture, l’art, la littérature et la science permettent non seulement de jeter des ponts entre les cultures, mais aussi de créer la paix sociale. L’Autriche est un pays de l’UE et entretient différentes relations avec d’autres pays du monde. Le fait de rendre visibles et compréhensibles aux Autrichiens, de manière différenciée, les liens qui existent dans notre monde, dans le sens d’une culture du dialogue, de l’échange et de la paix, constitue donc une valeur ajoutée pour le domaine social et culturel autrichien, qui est précieux.

 

L’objectif de ce projet est de sensibiliser aux interrelations de notre présent par le biais d’événements culturels, scientifiques et artistiques de conception et de nature diverses, dans le sens d’une participation éducative. Cela permet de briser les schémas de pensée traditionnels et rigides. Il s’agit de déclencher un processus de remise en question. Ce projet s’inscrit dans la vision et la mission d’AFRIEUROTEXT, qui est de contribuer durablement à une culture de l’échange, du dialogue, de la paix et de la différenciation de la pensée et de l’action dans toute l’Autriche et l’Europe. AFRIEUROTEXT accorde une grande importance aux textes et à la « textualité » de notre monde. Les textes [qu’ils soient littéraires ou (non) littéraires] permettent d’examiner en profondeur les questions et les préoccupations des sociétés respectives. Les textes peuvent contribuer à une vision différenciée des conditions sociopolitiques et économiques, des structures et des constitutions des sociétés africaines et européennes, ainsi qu’à une culture de respect mutuel et de paix. Le concept de texte d’AFRIEUROTEXT doit être compris – au-delà du mot écrit ou parlé – dans un sens plus large comme une référence aux relations, aux contingences et aux contiguïtés, comme une référence aux dimensions du tissu de notre vie quotidienne. L’engagement avec les textes pour une culture de l’échange, du dialogue, de la paix et de la pensée et de l’action différenciées est l’une des caractéristiques essentielles d’une culture démocratique.

Bien que la situation mondiale de Corona ait rendu impossible l’organisation d’événements en face à face, l’association culturelle AFRIEUROTEXT a choisi un format différent afin de rester active – en contribuant à façonner la coexistence et le dialogue pacifique. Nous avons analysé et discuté des livres sur les sujets de débat mentionnés dans notre programme annuel.

Événement 1

Titre du livre et auteur :

Achille Mbembe, Politiques de l’inimitié. Du français Politiques de l’Inimitié (2016)

Titre : LE DIALOGUE, LA TOLERANCE ET L’ACCEPTATION COMME GARANTIES DE LA COEXISTENCE PACIFIQUE

Nous vivons une époque où faire de la propagande en utilisant la figure de l’autre culturel ou de l’étranger est devenu un métier comme un autre. À l’ère des fantasmes politico-psychologiques d’une société sans l’autre, l’hostilité est devenue le trait fondamental de l’imaginaire démocratique contemporain, ou plutôt de sa faiblesse. Dans son dernier essai – intitulé Politiques de l’ inimitié (2016) – l’historien et politologue camerounais Achille Mbembe se plonge dans l’officine du psychiatre martiniquais (Frantz Fanon) pour proposer une cure psychanalytique à notre présent. Achille Mbembe explore les moyens de sortir des logiques persistantes d’hostilité afin de penser différemment les sensibilités et les constellations politiques, culturelles et économiques de notre présent. « Vivre par l’épée semble être devenu la norme. La guerre, qui aurait dû être l’exception politique, est devenue le sacrement, le pharmacon de notre temps. N’est-il pas temps de regarder notre époque et de redécouvrir en même temps la pharmacie psychiatrique curative de Frantz Fanon ? N’est-il pas temps d’inventer et de développer un imaginaire politique différencié pour notre monde ? Ce qu’Achille Mbembe appelle « la fête de l’imagination ».

Si le XXIe siècle voit la redistribution de la population mondiale par le commerce, la guerre, les catastrophes environnementales et les transferts culturels (p. 28), la première redistribution a commencé au XVIe siècle avec la colonisation et la traite des esclaves, qui a été, entre autres, un déracinement géographique et culturel. Un autre aspect est celui de l’homme par rapport à l’écologie. Mbembe fait ici surtout référence à la possibilité de manipulations génétiques dans le sens d’une auto-optimisation. La troisième caractéristique de notre époque est la numérisation et le quatrième point est le pouvoir du capital. Au fil du livre, Mbembe montre que ces quatre caractéristiques de notre époque (p. 24) créent un mélange explosif qui menace la démocratie.

 

Dans le monde d’aujourd’hui, la démocratie est menacée, entre autres, par la peur de l’étranger. Une figure de l’étranger qui peut prendre différentes formes (musulman, juif, réfugié, noir…). Un autre point qui suscite la peur et sape la démocratie est la terreur et la lutte contre la terreur. « Terreur et contre-terrorisme sont les deux faces d’une seule et même réalité, la relation sans désir. L’activisme terroriste et la mobilisation contre la terreur ont plus d’un point commun. Tous deux s’attaquent à la loi et aux droits. (p. 65). Les démocraties qui sont historiquement ambivalentes, comme le montrent le mieux les États-Unis, qui se considèrent comme un pays démocratique tout en continuant à pratiquer l’esclavage et le commerce. Et la démocratie moderne en Occident est née d’une consolidation interne et d’une expansion violente et conquérante à travers les océans du monde.

« La démocratie porte la colonie au plus profond d’elle-même, et la colonie porte souvent la démocratie sous forme de masques » (p. 55). Le racisme porte également différents masques. Ici, par exemple, Fanon fait la distinction entre le racisme vulgaire et le racisme culturel. Alors que le racisme scientifique consiste à mesurer les corps afin de déterminer les différences, le racisme culturel à l’encontre d’autres modes de vie est particulièrement répandu dans le colonialisme. Le racisme culturel se caractérise par la destruction et le dénigrement des autres formes d’existence. Un autre aspect est le réflexe du bouc émissaire, qui projette sur les autres la honte que l’on se fait à soi-même. Fanon appelle cela le « transivisme » :

 

« Il entend par là non pas la façon dont une culture nie ses désirs et ses pulsions les plus bas, mais le mécanisme par lequel elle déplace ces désirs sur un mauvais esprit (le Noir, le Juif, l’Arabe) qu’elle invente et invoque dans des moments de panique ou de cruauté ». (p. 145).

La peur de l’étranger est aujourd’hui à nouveau évoquée et montre que les démocraties sont en danger de se radicaliser. La peur de sa propre destruction, d’être victime d’une invasion ou de maintenir sa propre identité sont autant de dérives auxquelles une démocratie doit faire face.

« Nous vivons une époque de séparation, de mouvements de haine, d’hostilité et, surtout, de lutte contre l’ennemi. C’est pourquoi les démocraties libérales, qui subissent déjà une pression considérable de la part des puissances du capital, de la technologie et du militarisme, sont entrées dans un processus massif d’inversion ». (p. 82).

Cela conduit à un retour aux anciennes valeurs nationalistes et à des guerres et des actes de terreur menés sous le couvert du droit international et des droits de l’homme. (p. 100). Pour tenter de mettre fin au terrorisme (des autres), les démocraties libérales deviennent des États de sécurité et de surveillance (p. 102). Afin de garantir la sécurité, une distinction est faite entre « apparentés et non apparentés » (origines différentes, religions différentes) (p. 106). Cela se fait principalement par le biais du nano- et de l’hydroracisme.

 

Achille Mbembe comprend le nanoracisme comme un racisme quotidien dérogatoire, qui se manifeste également par la violence et l’humiliation, tandis que l’hydroracisme, qui invoque les droits de l’homme et du citoyen, se déroule dans la sphère bureaucratique et juridique (déportation, révocation de la citoyenneté, etc.) (p. 108-110). Par exemple, les camps de réfugiés font désormais partie du paysage mondial afin de tenir l’étranger à distance. La peur que l’Occident perde sa suprématie évoque également une sorte de désir d’apartheid et réactive le désir de détruire (p. 117) l’autre, présenté comme l’ennemi. Pour éviter l’apartheid et les divisions, pour protéger les démocraties qui s’affaiblissent de plus en plus, il est nécessaire de rendre le monde habitable pour tous afin d’éviter le danger de devenir une société d’hostilité. (p. 233).

Pour éviter la société de l’hostilité, une nouvelle façon de penser est nécessaire: « Ce sera une façon de penser la vie fluide, la vie qui passe et que nous essayons de traduire en événements » (p. 233). Il faut aussi reconnaître que l’Europe n’est plus le centre et que les questions qui ont été soulevées ne peuvent plus être résolues par l’Europe seule. (p. 233). La mondialisation rend les identités fluides, la question de l’origine devient obsolète. Pourtant, le hasard de la naissance, de l’identité et de la perception détermine toujours notre droit à l’existence et à la mobilité (p. 229). « Devenir un être humain dans le monde n’est pas une question de naissance, ni d’origine ou de race. C’est une question de parcours, de circulation et de transformation » (p. 231)

 

Événement 2

Titre du livre : Felwine Sarr, Afrotopia

Nous avions initialement prévu une table ronde intitulée « Migration, économie et numérisation d’un point de vue africain. Les organisations de la diaspora africaine en Autriche en tant qu’acteurs sérieux » (partie 6). En raison de la situation de Corona, nous nous sommes davantage concentrés sur le livre Afrotopia de l’économiste sénégalais Felwine Sarr. Lorsque l’on pense à l’Afrique, des clichés viennent à l’esprit. Pour les contrer, il faut regarder l’Afrique plus en détail, réduire la perspective purement occidentale et oser un nouveau regard sur le continent. Partant des discours sur l’Afrique, on ne peut plus ambivalents, Afrotopia explique comment une utopie africaine pourrait être conçue et réalisée. Les discours sur l’Afrique sont caractérisés par des systèmes ambivalents. D’une part, on croit en un avenir prometteur, mais d’autre part, on s’inquiète de la situation chaotique (situation politique, guerres civiles, djihadisme…) (p. 12). « Afrotopia est une utopie active qui s’est donné pour tâche de découvrir les énormes possibilités de la réalité africaine et de les faire fructifier » (p. 15). Pour que l’Afrique puisse se redéfinir, il est essentiel que la perspective occidentale soit réduite ou disparaisse complètement. L’Afrique ne peut atteindre son plein potentiel que si elle se concentre sur sa propre créativité et ses propres formes sociales. (p. 17). Il en va de même pour l’aide au développement occidentale, qui participe activement à la négation de la culture africaine en reproduisant les formes (sociales) occidentales. Cependant, pour que le continent puisse faire un pas vers l’avenir, il doit réfléchir à sa propre socioculture et à sa propre vision du monde. (p. 25-26). Cependant, il faut d’abord décider qui déterminera la politique future et quels modèles culturels prévaudront (p. 43). L’Afrique est confrontée au défi de développer une culture démocratique. Pour ce faire, elle doit se réapproprier l’espace politique et les matières premières. Cela ne peut se faire que par le biais de l’autonomie et de la souveraineté au fil du temps. (p. 46). Un autre aspect de l’avancement de l’utopie est la performance économique du continent. Pour mieux évaluer la situation actuelle, il faut comprendre que la colonisation a entravé le développement et la croissance économique. Mais ce ne sont pas seulement les problèmes passés, mais aussi les problèmes actuels, tels que la décomposition des structures économiques et tout simplement une mauvaise politique économique, qui sont responsables de la pleine réalisation de la force. (p. 55-56). Mais les prévisions ne sont finalement pas si sombres et, malgré tout, la croissance économique en Afrique s’améliore. « Pour ce faire, il faut veiller à une utilisation judicieuse des capacités productives du continent ». (p. 64). Cela signifie qu’il faut investir dans le capital humain et les infrastructures et répartir équitablement les richesses. Un autre aspect est la mondialisation et les stratégies qui la sous-tendent. Là aussi, il s’agit de s’affranchir des normes occidentales et d’agir à sa guise, mais surtout en fonction de sa propre culture. « Dans la culture sénégambienne et ouest-africaine, les termes ‘Noflaye’ et ‘Tawfekh’ évoquent l’idée de bien-être qui va de pair avec la paix intérieure et le contentement » (p. 125). De tels principes devraient être utilisés comme stratégie de mondialisation. Mais il faut aussi investir dans les structures psychosociales et psychoaffectives afin d’assurer le bien-être en termes psychologiques. (p. 64). « Des siècles d’aliénation et d’esclavage ont marqué le caractère et le psychisme des Africains. Ils doivent guérir les blessures qui ont été/sont infligées à leur confiance en soi et à leur psychisme et qui se manifestent aujourd’hui par un manque d’estime de soi ». (p. 89). Par rapport à la situation actuelle, cela signifie que la société africaine a besoin de plus de confiance en soi et doit s’émanciper/se libérer de l’idée que l’Occident est supérieur. Cela signifie qu’elle doit se concentrer sur ses propres forces et ne pas se laisser légitimer par l’Occident, ce qui s’applique également à l’élite intellectuelle et artistique. (p. 90/91).

Pour y parvenir, il est important de créer sa propre élite. Cela devrait se faire principalement par le biais de l’éducation, où une émancipation du canon occidental est également nécessaire. « Pour que l’université soit appropriée et assimilée culturellement de manière productive, il ne suffit pas de réformer le système hérité du colonialisme. Il faut au contraire dissoudre complètement ce système pour jeter les bases d’une nouvelle université africaine qui réponde aux besoins de la société africaine. (p. 118). Mais l’avenir peut aussi se négocier en dehors de la vie universitaire. « La pensée, la littérature, la musique, la peinture, les arts visuels, le cinéma, les séries télévisées, la mode, les chants populaires, l’architecture et les villes dynamiques sont les lieux où émergent et prennent forme les formes à venir de la vie individuelle et sociale. Le monde de demain existe déjà à l’état embryonnaire aujourd’hui, et ses signes peuvent être déchiffrés dans le présent. «  (p. 131)

Les auteurs exilés en particulier génèrent des images de l’avenir de l’Afrique (p. 133), comme Abdourahman Waberi et Leonora Miano. (p. 133/134). Mais la nouvelle Afrique ne s’épanouit pas seulement dans la littérature ou la mode, mais aussi dans les villes. Ces villes ne doivent pas ressembler aux autres grandes villes (Paris, New York, Dubaï, Shanghai…), mais doivent être l’expression de l’identité africaine. (p. 141).

« Nous avons besoin de lieux de mémoire, de musées, de rues conçues par des Africains qui donnent forme à notre histoire : notre passé vécu ainsi que l’avenir dont nous rêvons. »

(p. 143)

 

L’avenir rêvé peut bientôt devenir réalité si l’Afrique continue d’exploiter son potentiel et s’émancipe de la perspective occidentale. Le livre Afrotopia ouvre ainsi la voie à une réponse à la question de savoir comment le potentiel entrepreneurial, l’expérience du terrain et l’expertise des organisations de la diaspora africaine autrichienne peuvent être utilisés dans cette ère post-réseau pour mettre en œuvre des projets, des initiatives ou des investissements créateurs d’emplois dans les pays africains.

L’auteur : Mag. Alpha Sylla Yaya, 04.2020

 

(STOP BEI EVENT 3)

Événement 3

Titre : Le Congo à un tournant ? La vie comme survivance dans la société congolaise postcoloniale.

De l’époque coloniale à nos jours, le pays, aujourd’hui connu sous le nom de République démocratique du Congo, a fait la une des journaux internationaux. Ses ressources minérales en font un pays d’une richesse sans précédent, un scandale géologique mondial : diamant, or, coltan, uranium, cobalt, cuivre, manganèse. Cette liste pourrait s’allonger indéfiniment. Comment expliquer que la RD Congo soit l’un des pays les plus pauvres du monde ? L’hypothèse selon laquelle la richesse de ce pays est sa malédiction est-elle valable ? Comment une telle contradiction peut-elle être abordée au 21e siècle ? Est-ce là aveuglément l’un des paradoxes des inégalités mondiales ? Les écrivains, artistes et politiciens congolais vivant dans la diaspora ne restent pas silencieux face à cette situation. La société congolaise est le personnage principal dans presque tous les textes de l’écriture congolaise.

Le premier roman Tram 83 de Fiston Mwanza Mujila raconte l’histoire de deux demi-frères séparés Lucien et Requiem, qui se retrouvent dans la ville fictive de Stadtland (une ville africaine du Congo), où ils passent leurs nuits au club Tram 83. Alors que Lucien, un dramaturge déjà en prison pour son art, tente à nouveau d’écrire et de publier, Requiem, un ancien militaire, est impliqué dans des affaires semi-illégales. Seules les nuits dans le Tram 83 unissent ces deux hommes différents, où ils veulent réaliser leurs rêves et leurs objectifs. Le Suisse Malingeau, qui veut publier le texte scénique de Lucien et organise une lecture au tram 83, est censé aider, mais cela se termine dans la tourmente et Lucien est battu. Pendant ce temps, Requiem tente de faire chanter Malingeau. En fin de compte, les chantages de Requiem conduisent les trois hommes à être chassés du Stadtland et donc du tram 83, car ils ont publiquement dénoncé le général au pouvoir, et à fuir en train vers l’arrière-pays. Le roman Tram 83 décrit non seulement l’histoire des demi-frères Lucien et Requiem, mais aussi la situation sociale du lieu fictif Stadtland, qui peut représenter presque n’importe quelle ville africaine, mais ici très probablement une ville de la RD Congo. À partir des visiteurs de la boîte de nuit Tram 83 et de leur quotidien, une ville et un pays qui oscillent entre le moderne et le passé sont esquissés. Les structures coloniales sont encore visibles sous la forme de quartiers séparés. Mais aussi dans les droits miniers des mines, que le général au pouvoir accorde principalement aux étrangers blancs. Malingeau a également acquis les droits miniers et fait de Requiem son contremaître. Requiem, en revanche, a trompé Malingeau partout où il le pouvait. « Je ne l’arnaque que parce que le minerai nous appartient, c’est notre minerai » (p.79). C’est là que le dilemme devient évident. Le Stadtland regorge de matières premières et de ressources minérales, mais les droits miniers sont accordés arbitrairement par le général au pouvoir et principalement à des parents, des employés proches et des Blancs. Une répartition équitable n’est pas possible dans ce système corrompu. L’infrastructure souffre également du fait que tout est subordonné à l’extraction des matières premières. Les coupures de courant sont à l’ordre du jour, parfois il n’y a que quelques heures d’électricité.

« Ce pays est sur le terrain, tout est à reconstruire : les routes, les écoles, les hôpitaux, la gare, même les gens. Ce dont nous avons besoin, ce sont des médecins, des ingénieurs, des charpentiers, des éboueurs, mais certainement pas des rêveurs ! (p. 42).

Il s’agit de Lucien, qui représente l’élite intellectuelle du pays et que l’on n’entend même pas dans le tram 83. Au lieu de cela, il est battu à sa propre lecture et expulsé du club. Les auteurs qui n’écrivent pas conformément au système seront interdits d’exercer leur profession. C’est ce qui est arrivé à Lucien, qui a même dû aller en prison pour cela. Sur la base de la figure de Lucien, il devient clair que le pays n’offre pas encore de place aux intellectuels et que la littérature africaine a du mal à s’intégrer dans les campagnes urbaines. Requiem semble mieux s’adapter à la situation corrompue du Stadtland et, poussé par le capital, il triche tout au long de la journée. « C’est le Nouveau-Mexique. Chacun pour soi et merde pour tous » (p. 13). Le tram 83, la seule boîte de nuit, le cœur battant de la ville, est son château, d’où il emmène la ville jour après jour, jusqu’à ce qu’il soit expulsé vers l’arrière-pays. Bien que Requiem se soit adapté, la dénonciation du général au pouvoir semble être une tentative subversive de renverser le régime en place.

Auteur et analyste : Lena Bußjäger. 05.2020

 

Veranstaltung 4
Titel: „Konzentrationslager, Kolonialplantage und Bergbaukolonie als Taufbecken unserer Moderne“

 

Joseph Conrads Erzählung Heart of Darkness (1902), Franz Kafkas Erzählung In der Strafkolonie (1919), Joseph Roths Essays Juden auf der Wanderschaft (1927) Mongo Betis Roman Ville cruèlle (1952) (dt. Grausame Stadt) und Jean Amerys Essay Jenseits von Schuld und Sühne (1977) erinnern uns jeweils daran, dass das Konzentrationslager, die Kolonialplantage und die Bergbaukolonie Orte und Räume waren, in/an denen eine subalterne Menschheit gewaltvoll und phan-tasmatisch konstruiert und industriell produziert wurde und daher als Taufbe-cken unserer postmodernen Moderne gelten, um wie der Kameruner Politik- und Geschichtswissenschaftler Achille Mbembe zu sprechen. Weil überlieferte Denkweisen über den kulturell Anderen weiterhin unsere Gegenwart mitprägen, ist die psychisch-phantasmatische Vorstellung einer Gesellschaft ohne den An-deren als Wahnsinn zu diagnostizieren und eher friedliches Zusammenleben zu zelebrieren.
Franz Kafkas Erzählung Die Strafkolonie (1914) handelt von einem Forschungsreisenden, der in eine tropische Strafkolonie reist. Dort wird ihm vom Offizier der Apparat gezeigt. Der Apparat ist eine Folter- und Tötungsmaschine. Der Offizier ist der Richter, der ohne Prozess Verurteilte mit dem Apparat hinrichtet. So einer Hinrichtung soll der Forschungsreisende beiwohnen, um einerseits den Apparat zu bestaunen und andererseits dem Offizier dabei zu helfen, den neuen Kommandanten von der Richtigkeit der Maschine und dem (alten) System zu überzeugen.
Als der Reisende seine Hilfe verweigert, da er von der Unmenschlichkeit des Apparates und des Rechtssystems abgestoßen ist, sieht dies der Offizier als Un-tergang des alten Systems und seiner Rolle darin. Also will der Offizier sich selbst mit der Maschine foltern und (töten). Der Reisende sieht dies als ausglei-chende Gerechtigkeit und unternimmt nichts. Die Maschine funktioniert aber nicht richtig und statt der Folterung, tötet sie den Offizier sofort und geht dabei kaputt. Die Geschichte endet damit, dass der Reisende noch erfährt, dass der alte Kommandant, der für das alte Gerichtssystem steht, im Teehaus beerdigt wurde und laut einer Inschrift wiederkehren wird. Der Reisende verlässt die Insel mit einem Schiff.

Die Strafkolonie beschreibt die beginnende industrielle Tötung und ein Auflö-sen alter Systeme und Etablierung einer neuen Ordnung. Das alte System wird durch den Offizier und den alten verstorbenen Kommandanten, der auch den Apparat und die Strafkolonie gründete, repräsentiert. „Ich bin hier in der Straf-kolonie zum Richter bestellt. Trotz meiner Jugend. Denn ich stand auch dem früheren Kommandanten in allen Strafsachen zur Seite und kenne auch den Ap-parat am besten.“ (S.171). Allerdings muss der Offizier eingestehen, dass der neue Kommandant bereits versucht sich einzumischen. Daher ist es für den Offi-zier wichtig, den europäischen Reisenden auf seine Seite zu ziehen. Der Reisen-de ist zunächst ein neutraler Beobachter, der die Geschehnisse beobachtet und selbst im Moment der Abscheu distanziert bleibt. „Der Reisende überlegte: Es ist immer bedenklich, in fremde Verhältnisse entscheidend einzugreifen.“ (S.178). Da der Reisende nicht Angehöriger des Staates ist, der die Strafkolonie besitzt, sieht er keinen Grund, die Hinrichtung zu verhindern, setzt aber Hoffnung in den neuen Kommandanten. Hier beginnt die Neutralität des Reisenden zu brö-ckeln, die komplett aufgelöst wird, als der Offizier sich opfert und selbst die Ma-schine benutzt, die ihn letztendlich töten wird. „Der Reisende biss sich auf die Lippen und sagte nichts, Er wusste zwar, was geschehen würde, aber er hatte kein Recht, den Offizier an irgend etwas zu hindern.“ (S. 192). Denn der Rei-sende war der Meinung, dass die Selbstopferung richtig ist und er genauso ge-handelt hätte. Sein Nichteingreifen hebt seine Neutralität auf, da sein passives Verhalten eine Reaktion hervorruft. Der Reisende bleibt ein Beobachter und ein Fremder, der den Fall des alten Regimes mitbekommt, aber das neue kaum kennt. Er weiß auch nicht ob das neue System tatsächlich, seinem europäischen Rechtsempfinden entspricht oder nicht. Die Strafkolonie befindet sich im Wan-del. Obwohl der Offizier stirbt und mit ihm der letzte des alten Systems, bleibt eine Ahnung der alten Ordnung, da der Grabstein, des alten Kommandanten be-sagt, dass er wiederkehren wird. Ob die alte Macht zurückkehren wird, oder sich die neue unbekannte durchsetzen wird, bleibt offen, da der Reisende die Insel fluchtartig verlässt.

Wenn das Erscheinungsjahr 1914 berücksichtigt wird, erscheint Die Strafko-lonie als Kritik an kolonialer militärischer Gewalt, wo das Recht des Stärkeren zählt und Gerechtigkeit durch Gewalt erzwungen wird, ja sogar mit Rache gleichgesetzt wird. „Wahrscheinlich hatte der fremde Reisende den Befehl dazu gegeben. Das war also Rache. Ohne selbst bis zum Ende gelitten zu haben, wur-de er doch bis zum Ende gerächt.“ So denkt der anfangs Verurteilte über den Tod des Offiziers. Der Text kann auch als Anti-Kriegs-Erzählung gesehen wer-den, der eine Welt in Auflösung beschreibt und die sich neu konstruieren muss. Auch kann die Geschichte, auf die Gräueltaten der Lager im 2. Weltkrieg umge-setzt werden, wo das Andere, das scheinbar Fremde, systematisch und industriell vernichtet wurde. Die beiden Weltkriege haben unsägliches Leid hervorgebracht, was sich vor allem in der Kolonialisierung, der Ausdehnung und der Errichtung von Vernichtungslagern und der Automatisierung des Tötens manifestierte. Heu-te leben wir zwar in scheinbar friedlicheren Zeiten, jedoch werden die Flücht-lingslager wieder größer und verbreiteter und liberale Demokratien stoßen an ihre Grenzen demokratisch zu agieren. Daher hat Die Strafkolonie von seiner Aktualität nichts eingebüßt.
Verfasser und Analysant: Dr. Ali Mahamat, 06.2020

 

Événement 4

Titre : « Les camps de concentration, les plantations coloniales et les colonies minières comme fonts baptismaux de notre modernité »

 

L’histoire de Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres (1902), l’histoire de Franz Kafka Dans la colonie pénitentiaire (1919), les essais de Joseph Roth, Juifs en errance (1927), le roman Ville cruèlle (1952) de Mongo Beti et l’essai de Jean Amery, Au-delà de la culpabilité et du châtiment (1977), nous rappellent tous que le camp de concentration, la plantation coloniale et la colonie minière étaient des lieux et des espaces  dans lequel une humanité subalterne a été violemment et imaginativement construite et produite industriellement et sont donc considérés comme les phares baptismaux de notre modernité postmoderne, pour parler comme le politologue et historien camerounais Achille Mbembe. Parce que les façons traditionnelles de penser l’autre culturel continuent de façonner notre présent, l’idée psychologico-fantasmatique d’une société sans l’autre doit être diagnostiquée comme une folie et plutôt célébrer la coexistence pacifique.

La nouvelle de Franz Kafka, La colonie pénitentiaire (1914), traite d’une recherche

Là, l’officier lui montre l’appareil. L’appareil est une machine à torturer et à tuer. L’officier est le juge qui exécute les condamnés sans jugement avec l’appareil. L’explorateur est censé assister à une telle exécution afin de s’émerveiller de l’appareil d’une part et d’aider l’officier à convaincre le nouveau commandant de l’exactitude de la machine et du (vieux) système d’autre part.

Lorsque le voyageur refuse de l’aider, rebuté par l’inhumanité de l’appareil et du système judiciaire, l’agent y voit la chute de l’ancien système et de son rôle dans celui-ci. Alors l’officier veut se torturer et (se tuer) avec la machine. Le voyageur y voit une justice compensatoire et ne fait rien. Mais la machine ne fonctionne pas correctement et, au lieu de torturer, elle tue l’officier immédiatement et tombe en panne. L’histoire se termine avec le voyageur apprenant encore que l’ancien commandant, qui représente l’ancien système de cour, a été enterré dans la maison de thé et, selon une inscription, reviendra. Le voyageur quitte l’île en bateau.

 

La colonie pénitentiaire décrit le début de l’abattage industriel, la dissolution des anciens systèmes et l’établissement d’un nouvel ordre. L’ancien système est représenté par l’officier et le vieux commandant défunt, qui ont également fondé l’appareil et la colonie pénitentiaire. « J’ai été nommé juge ici dans la colonie pénitentiaire. Malgré mon jeune âge. Parce que j’ai également soutenu l’ancien commandant dans toutes les affaires pénales et que je connais aussi mieux Ap-parat. (p.171). Cependant, l’officier doit admettre que le nouveau commandant essaie déjà d’intervenir. Il est donc important pour l’agent d’avoir le voyageur européen de son côté. Le voyageur est d’abord un observateur neutre qui observe les événements et reste distant même au moment du dégoût.

« Le voyageur réfléchit : il est toujours discutable d’intervenir de manière décisive dans des circonstances étrangères. » (p.178). Comme le voyageur n’est pas un citoyen de l’État propriétaire de la colonie pénitentiaire, il ne voit aucune raison d’empêcher l’exécution, mais il met de l’espoir dans le nouveau commandant. Ici, la neutralité du voyageur commence à s’effriter, qui se dissout complètement lorsque l’officier se sacrifie et utilise la machine qui finira par le tuer. « Le voyageur s’est mordu les lèvres et n’a rien dit, il savait ce qui allait se passer, mais il n’avait pas le droit d’empêcher l’officier de faire quoi que ce soit. » (p. 192). Parce que le voyageur était d’avis que le sacrifice de soi était juste et qu’il aurait agi de la même manière. Sa non-intervention annule sa neutralité, puisque son comportement passif provoque une réaction. Le voyageur reste un observateur et un étranger qui assiste à la chute de l’ancien régime mais connaît à peine le nouveau. Il ne sait pas non plus si le nouveau système correspond réellement à son sens européen de la justice ou non. La colonie pénitentiaire se trouve dans le Wan-del. Bien que l’officier meure et avec lui le dernier de l’ancien système, une prémonition de l’ordre ancien demeure, comme la pierre tombale du vieux commandant dit qu’il reviendra. La question de savoir si l’ancien pouvoir reviendra, ou si le nouvel inconnu l’emportera, reste ouverte, car le voyageur quitte l’île à la hâte.

Si l’on tient compte de l’année de publication 1914, The Punishment Colony apparaît comme une critique de la violence militaire coloniale, où la loi des plus forts comptes et la justice sont appliquées par la force, voire assimilées à la vengeance. « Probablement l’étrange voyageur en avait donné l’ordre. C’était donc une vengeance. Sans avoir souffert lui-même jusqu’à la fin, il a été vengé jusqu’à la fin. C’est ainsi que l’homme initialement condamné pense à la mort de l’officier. Le texte peut également être considéré comme un récit anti-guerre qui décrit un monde en dissolution et qui doit se reconstruire. L’histoire peut également s’appliquer aux atrocités commises dans les camps de la Seconde Guerre mondiale, où l’autre, apparemment étranger, a été systématiquement et industriellement détruit. Les deux guerres mondiales ont produit des souffrances indicibles, qui se sont manifestées avant tout par la colonisation, l’expansion et la construction de camps d’extermination et l’automatisation des meurtres. Aujourd’hui, nous vivons une époque apparemment plus pacifique, mais les camps de réfugiés s’agrandissent et se répandent à nouveau et les démocraties libérales atteignent leurs limites pour agir démocratiquement. Par conséquent, The Penal Colony n’a rien perdu de son actualité.

Auteur et analyseur : Dr. Ali Mahamat, 06.2020

 

Événement 5

Titre : King Cotton de Sven Beckert, une référence à la plantation coloniale comme fonts baptismaux de notre époque moderne.

L’historien Sven Beckert utilise le coton pour expliquer le capitalisme mondialisé et les mécanismes qui le sous-tendent. Le fait que la mondialité n’est pas une invention contemporaine est démontré par le commerce du coton, qui était et est toujours une structure mondiale. Par exemple, le coton et sa transformation ont été l’industrie de transformation la plus importante au monde pendant 900 ans (p. 10). Alors que la Chine et l’Inde ont fait la majeure partie de la production et de la transformation jusqu’à la révolution industrielle, elles ne s’en sont guère souciées en Europe. Mais la situation a changé et le coton s’est soudainement retrouvé au centre de l’attention. Le coton était / est si important pour l’Europe qu’il a même déclenché la révolution industrielle et créé d’autres industries. La Chine et l’Inde ont été évincées du marché dans ce processus. „Wir bezeichnen diese Jahrzehnte heute als „Great Divergence“ – als den Beginn von bis heute prägenden großen Unterschieden zwischen den Regionen, die sich industriali-sierten, und denen, die das nicht taten, zwischen Kolonisatoren und Kolonien, zwischen den globalen Norden und dem globalen Süden“ (S. 11). Dass Kapital generiert werden konnte für die Baumwolle hat seinen Ursprung im Kriegskapi-tal. (S. 12). Unter Kriegskapital versteht Beckert, das Kapital das durch gewalt-same Enteignung durch Land und Arbeiter in Afrika, Asien und den Amerikas, lukriert wurde. Diese erste Phase des Kapitalismus basiert auf Sklaverei und Ein-satz von Gewalt und erschuf so die europäische Dominanz. Der Kriegskapitalis-mus führte zum Industriekapitalismus, der im Vereinigten Königreich während der industriellen Revolution entstand und sich dann auf Resteuropa und die USA ausdehnte. (p. 13). L’État est devenu l’institution la plus importante, ce qui a permis aux résidents de gagner en influence. Cette influence était évidente, par exemple, dans le fait que les ouvriers des usines (les usines étaient une invention directe de l’industrie du coton) s’organisaient (syndicats) et négociaient de meilleures conditions de travail, ce qui entraînait une augmentation des coûts de production. Le rôle du coton dans l’industrialisation d’autres pays ne doit pas être sous-estimé.

 

« Par conséquent, l’empire du coton a atteint une étendue mondiale comme aucune autre industrie. En reliant les continents d’une manière nouvelle, le coton est une clé pour comprendre le monde moderne, les grandes inégalités qui le caractérisent, la longue histoire de la mondialisation et l’économie politique en constante évolution du capitalisme » (p.15)

L’industrialisation (invention d’une machine à récolter) a également stimulé la production de coton en Amérique. Afin de se développer et de jouer un rôle sur le marché mondial, la traite négrière s’est intensifiée, ce qui a permis de maintenir la production. L’industrie du coton et la traite des esclaves étaient interdépendantes. L’Angleterre et les États-Unis sont devenus les centres de l’industrie du coton. (p. 112). Les États du sud des États-Unis ont pu connaître un tel succès parce que le sol et le climat étaient parfaits. Plus important encore, ils avaient un accès presque illimité à la terre, qu’ils avaient arrachée aux indigènes, à la main-d’œuvre et au capital.

« La coercition et la violence, qui étaient nécessaires pour mobiliser les travailleurs esclaves, sont également devenues une caractéristique de la guerre expansionniste contre les peuples autochtones. » (p. 116). Grâce au coton, les États-Unis sont devenus le plus important État esclavagiste de son temps, car les esclaves sont synonymes de capital.

« Les marchands d’esclaves, les quartiers d’esclaves et les ventes aux enchères d’esclaves ainsi que la violence physique et psychologique qui leur est associée sont devenus essentiels à la production de coton aux États-Unis et donc à la révolution industrielle en Angleterre et ailleurs ». (p. 118).

 

Les États-Unis ont connu un tel succès que les Britanniques avaient peur de devenir trop dépendants et craignaient en même temps des révoltes d’esclaves qui pourraient tout mettre fin. Afin d’être plus indépendants, les Britanniques ont tenté d’établir un nouveau marché en Inde, mais cette entreprise a rapidement échoué car le climat et le travail salarié (pas d’esclaves) ne fonctionnaient pas.

Cela montre la position unique des États-Unis, qui ont construit un empire avec l’aide d’esclaves. Car sans expropriation, sans violence et sans esclavage, il semble qu’aucune puissance économique ne puisse être construite. Le chef du gouvernement égyptien, Muhammad Ali Pacha, a également agi violemment pour cultiver du coton à grande échelle. « Contrairement aux États-Unis, où la violence était exercée par des particuliers, la coercition exercée sur les paysans ici provenait d’un État pré-moderne. » (p. 135). Malgré les efforts d’autres pays, les États-Unis sont restés le fournisseur de coton le moins cher grâce au travail forcé, détruisant les structures locales dans une grande partie du monde. (p. 137).

« Tout au long du 19e siècle, les Européens se sont appuyés sur l’efficacité du capitalisme de guerre ; encore et encore, ils ont réussi à planter de nouveaux champs, à forcer plus d’esclaves à travailler, à trouver de nouveaux capitaux, à produire plus de tissus de coton à un prix inférieur, et ainsi à repousser leurs concurrents en Inde et ailleurs à la périphérie. (p. 137). Le succès de l’Angleterre a également inspiré d’autres pays européens à se joindre à la révolution industrielle et au commerce du coton. Cela a augmenté le capitalisme de guerre et le travail forcé. Malgré les inquiétudes de certains observateurs quant à l’expropriation violente des terres, à l’esclavage et à la violence et aux troubles sociaux qui en ont résulté en Angleterre, la tentation du capital et du pouvoir était trop grande pour qu’une approche raisonnable soit possible. (p. 138). Ce capitalisme prédateur est alors également condamné.

Auteur et analyste : Mag. Heidi Putz, 08.2020

Les autres événements prévus pour l’année d’activité 2020 n’ont pas pu avoir lieu en raison des interdictions d’entrée dues aux confinements successifs.

 

 

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